DÉRIVE

Création en épisodes
Théâtre contemporain pour adolescents à partir de 13 ans

Écrit et mis en scène par Cécile Fraisse-Bareille

 DÉRIVEUn processus de création bifrontal en épisodes

Les deux épisodes, présentés au cœur d’un espace bi-frontal, mettent en place un rapport particulier au public au plus près de ma recherche artistique.

Tu peux, premier épisode de ce diptyque, met en perspective les choix d’une femme et ses oppositions assumées avec la figure d’Antigone.

Car si j’ai peur, le 2ème épisode, dépeint un paysage de désolation, un groupe de femmes destinées à l’esclavage face à leur impuissance, avec Andromaque, Hélène et Cassandre, face à la chute de Troie au sortir d’une guerre de dix ans.

Légers techniquement et adaptables, ces deux épisodes sont proposés sur les plateaux de théâtre dans une configuration très proches du public, ou peuvent être présentés également au sein de lieux non-théâtraux (médiathèque, lycées, collèges).

Le choix d’une dramaturgie plurielle s’est imposé à moi. Ces deux volets se composent de textes antiques (Sophocle, Euripide et Sénèque), de textes contemporains (Bauchau, Wolf, Muller), ainsi que de ma propre langue écrite. Chant, danse et images projetées se mêlent aux paroles. Au fur et à mesure, chaque épisode se grandit, liant et déliant faits historiques et humanités. Les supports techniques et scéniques permettent cette intrication.

Dans ce processus, chaque épisode fait écho à notre monde contemporain et à son actualité. Dérive permet de dire et peut être de poser des actes sur la barbarie des guerres d’aujourd’hui. Sortir du déni, comprendre et ouvrir les yeux sur les vagues de migrants fuyant la guerre d’une part, les bébés congelés par leurs mères d’autre part. Tendre à faire de nous des citoyens et citoyennes conscients, lucides et responsables.


DÉRIVE
Diptyque théâtral pour adolescents

Petite-fille, fille, jeune-fille, femme, mère, artiste au contact de l’adolescence d’aujourd’hui, à travers ces deux épisodes de Dérive, j’ai envie de raconter un parcours initiatique de femme. Le théâtre me sert à poser l’énigme de ce qui me scandalise et de la mettre en voix avec d’autres (artistes et spectateurs). Je ne veux pas donner de réponse mais observer ce qui m’atteint le plus dans notre contexte actuel. Parler de choses insupportables avec le « il était une fois » des mythes antiques.

« Apprendre à lire le mythe est une aventure singulière ; c’est un art qui suppose qu’on se transforme progressivement soi-même, qu’on soit prêt à accepter totalement l’alliance apparemment facile de faits fantastiques, de traditions adaptées au besoin de chaque groupe qui les véhicule, de souhaits et d’espoirs, d’expériences et de techniques magiques – bref, un autre contenu de la notion de « réalité ». »[1]

L’adolescence est une expérience de devenir insolite, étrange, de l’être et du monde. Un passage décisif de l’existence. Spectaculaire bouleversement du corps, de la sensibilité, de l’intelligence et du désir, l’adolescence est une somme de transformations pétries de doute, de fragilité et d’opposition. Toutes ces oppositions sont autant d’obstacles que chacun doit franchir pour s’accomplir. Le mot d’ordre reste le même : jeter en permanence un défi aux choses établies dans un but d’accomplissement de soi. La principale opposition étant celle avec ses propres parents qui conduit l’adolescent, à tuer, symboliquement, une part de son enfance, comme à tuer une part de l’autorité parentale. Expérience dont tout l’enjeu consiste à passer d’une voie passive à une voie active et réfléchie.

Telle que la tragédie l’a instauré au Vème siècle avant J.C. en Grèce, pour les citoyens masculins à l’époque, je cherche dans mes propositions scéniques un nouveau type de spectacle. Ces figures mythiques me mettent, en tant qu’artiste en abîme. Je veux démêler l’enchevêtrement de couches dont nous sommes tous constitués en reconstruisant l’histoire d’Antigone, d’Hélène, d’Andromaque, de Cassandre, et enfin de Médée. La reconstruire à l’intérieur de nous-mêmes, comme dans une théâtralisation déployée et maitrisée.

L’idée est de traduire et de mettre en lumière des parcours initiatiques de femmes, en comprendre leur place et replacer la femme comme individu, autrice, actrice, spectatrice, ou même directrice de théâtre au carrefour de ses choix comme de ses non-choix.

[1] Christa Wolf, Cassandre, Editions Stock, 2003, P 93


Découvrez les épisodes de DÉRIVE: (cliquez sur le titre pour accéder à la page)

DÉRIVE/Épisode 1TU PEUX (création adaptable in-situ) De Cécile Fraisse-Bareille
D’après Antigone d’Henri Bauchau et de Sophocle (À partir de 13 ans)

DÉRIVE/Épisode 2CAR SI J’AI PEUR (création adaptable in-situ) De Cécile Fraisse-Bareille
D’après les textes d’Euripide et Sénèque (À partir de 13 ans)